Volcan le plus actif du Japon, le Sakurajima a expulsé ce matin un grand panache de cendres à plus de 5 km de haut. Il s'agissait de la 500ème éruption du Sakurajima, littéralement "l'île aux cerisiers", cette année. Situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, le Japon compte plusieurs volcans, dont une partie en activité, et subit régulièrement des tremblements de terre. Le Sakurajima forme une presqu'île de 80 km2 de superficie rattachée à l'île de Kyūshū depuis 1914. Il se trouve dans le nord de la baie de Kagoshima, sur le bord sud de la caldeira d'Aira qui s'est formée il y a 22 000 ans et qui constitue le nord de la baie de Kagoshima. La ville voisine de Kagoshima a été plongée dans l'obscurité après avoir été recouverte par une couche de retombées de cendres.
Lors de la puissante éruption de 1914, le volcan a cessé d'être une île lorsque de la lave a comblé le détroit qui la séparait de l'île de Kyūshū. Le risque humain est un des plus élevés au Japon car l'activité éruptive du Sakurajima est intense, explosive et le volcan se trouve au milieu de la baie de Kagoshima. Ces conditions font peser un risque constant de nuées ardentes et de tsunamis à la population qui vit à proximité, notamment la ville de Kagoshima (environ 600 000 habitants)
Lorsque l'éruption commence le 11 janvier 1914, le Sakurajima était endormi depuis un siècle. Des séismes précurseurs avaient permis d'alerter la population et d'évacuer en partie l'île. Dans la ville de Kagoshima, 417 secousses telluriques avaient été enregistrées dans les trente heures précédant l'éruption. Un panache de cendres volcaniques s'est élevé jusqu'à huit kilomètres d'altitude et des nuées ardentes ont dévalé les pentes du volcan. Le 13 janvier, un puissant séisme tue 35 personnes et à partir de cette date l'activité éruptive change : les explosions se font moins fréquentes et des coulées de lave apparaissent à l'est et à l'ouest du sommet, agrandissant l'île et la reliant à celle de Kyūshū en comblant partiellement le détroit large de 400 mètres et profond de 72 mètres. L'activité effusive dura des mois ce qui est rare au Japon où la lave est généralement andésitique et trop visqueuse pour pouvoir s'écouler.
Durant la phase finale de l'éruption, le fond de la caldeira d'Aira s'est abaissé de soixante centimètres, vraisemblablement à cause de la vidange de la chambre magmatique. Le fait que la subsidence se soit produite au centre de la caldeira et non sous le Sakurajima a permis de démontrer le lien entre le volcan et la caldeira, notamment la présence d'une chambre magmatique unique.
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